BOUM !

Publié le par wibou

Depression. Voilà ce qui m’attends.

De retour de son periple en Chine, Jin semble avoir changer. « Money » est le mot qui revient le plus souvent dans ses phrases. Je lui fait un etat des comptes positifs du cafe, pas des millions c est certain, mais suffisant pour faire vivre le cafe. Ca n’est que le premier mois d’ouverture, le menu va s’ameliorer avec le temps, grossir au fur et a mesure des demandes de clients, bref, un business vivant au rythme des saisons, des demandes et de son potentiel.

Je vois bien qu’elle me fait encore confiance, mais son attitude a changer.

Je decouvrirais la raison le sur-lendemain, quand je rencontre Phil, son mari avec qui nous devons commencer les demarches pour le visa (ca doit prendre 2 a 3 mois normalement). Phil est australien, petit bonhomme d’1m70 pour 120 kg, agent de migration, reflechi, poser. Mais je vois bien que quelque chose cloche lorsque je lui demande les premieres paperasses pour la demande de visa.

Flairant quelque chose de « not good », je demande a les voir tous les 2. Ils tournent autour du pot pendant 5 bonnes minutes avant que je comprenne : ils ne veulent pas me sponsoriser !

Malgre la meditation, je ne peux pas garder mon calme et hausse la voix : POURQUOI ?

Soi-disant, il aurait deja voulu essayer de sponsoriser un amercain avec ce business, mais le gouvernement (du moins le ministere de l’immigration) lui a mis des batons dans les roues, se serait pencher un peu plus en detail dans son « mariage » avec Jin ; il ne veut plus avoir de problemes et a decider de ne pas me sponsoriser.

Peu importe si ce qu’il me raconte est vrai ou faux, je ne veux pas le savoir, je reessaye de forcer le passage mais rien y fait : il ne veut pas.

Peut-etre, alors, pourrait-il me sponsoriser par l’intermediaire d’un autre agent, peu importe lequel. Si ils veulent vraiment me garder, si Jin a autant de projets pour moi, pour le(s) cafe(s), si elle ne s’est pas foutu de moi, alors elle sera forcement d’accord pour me sponsoriser par la voie « normale », celle que tous les business australiens utilisent pour sponsoriser des non-australiens…..meme pas.

Elise non plus ne comprend pas, elle essayera de pousser, mais ils semble que ce ne soit pas possible.

Je ferme le cafe le lendemain. Ca me laisse un long week end de 3 jours pour pouvoir reflechir, mediter.

3 jours de questions, de milliers de questions, de milliards de questions. Je sens comme une depression arriver. Je la vois. Comme un poids enorme sur les epaules qu’il faut essayer de soutenir a l’aide de jambes fragiles. Une spirale puissante, sans fin dans laquelle on s’enfonce.

Je n’ecrirais pas les pensees qui me sont passees par la tete ce week-end. Il faudrait une bibliotheque de plusieurs etages pour pouvoir toutes les decrire et les analyser.

Dans ces moments, on  a l’impression que tout vous tombe sur la tete, comme une impression de deja vu a Noel avec le bateau.

Il faut une direction differente. Tous ces efforts consacres a construire, a reconstruire, a rereconstruire, a se construire, a se reconstruire, pour finalement arriver a …. Rien.

Persever ? Pour rester sur Melbourne, a se morfondre dans l’hiver, continuer une vie sociale inexistante accompagnee d’une routine de travail toujours refusee ? non merci.

Si mon Destin n’est d’arriver a Rien, alors autant ne pas faire tous ces efforts.

La meditation m’apporte beaucoup. Bien qu’assis en tailleur sur le sol (ne faisant rien donc), ces efforts mentaux me donnent l’impression d’exister un peu plus. Alors, je decide de poursuivre le voyage.

Me faire du bien, me comprendre un peu plus, pour pouvoir, enfin, je l’espere, (re)trouver une joie, une confiance, des certitudes et un chemin que je merite, pas celui d’une succession d’echecs, que je connais depuis trop longtemps.

Je vais donc prendre des vacances. L’itineraire est simple :perenthians Island (l’ile ou j avais passer 3 semaines l’annee derniere). Bonne surprise, Jean, mon ami marseillais vient d’arriver sur l’ile (imprevu car il devait etre au Mexique). Il reouvre le bar ce week-end.

La bonne route ?

En tout cas, le billet d’avion reserve, les innombrables engueulades avec le proprio de la maison dans laquelle j ai emmenager pour seulement quelques jours, le decision de ne pas continuer a gerer le cafe n atteignent pas mon moral. Ma destination est choisie. Je ne veux pas la lacher.

 

Publié dans MELBOURNE

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